Voici le paragraphe que j'ai consacré au thème de l'affût dans mon livre "Faune des Pyrénées. Rencontres."

L’affût est la conclusion d’une longue série d’observations. Il faut parfaitement connaitre les habitudes des animaux pour le positionner sans risque de dérangement. Une fois cet impératif évacué, d’autres considérations vont devoir être prises en compte. Le plus important, le vent. Inutile de peaufiner un affût parfaitement intégré s’il est à mauvais vent. En montagne c’est un élément capricieux, il tourne, se déchaine, s’inverse et dépend de la position du soleil avec ses composantes thermiques. Un vrai casse-tête. Pour agrémenter le tout, il faut aussi tenir compte de l’éclairage. Même si l’ombre chinoise peut avoir un certain charme, il est conseillé de ne pas en abuser... Il faut également faire en sorte de se positionner sous l’animal, les images en plongée donne rarement de bons résultats.

Plus les années passent plus nous accordons de l’importance à un dernier élément, le cadre. Nous essayons de composer l’image, en toute modestie, un peu comme le ferait un peintre. Positionner l’animal dans son tableau, l’imaginer avec l’Anéto en décor de fond et le genévrier au premier plan. Espérer voir l’aigle se poser sur le rocher ailes déployées. La différence sensible avec le peintre, c’est que le modèle est rarement ponctuel, ne respecte guère la pose, n’a que très peu de temps à nous consacrer et s’avère imprévisible. L’atelier mal chauffé dispose d’un éclairage fantaisiste et est parcouru par de nombreux courants d’air. N’empêche, quel plaisir !

Image précédente
         RETOUR ACCUEIL > Retour Cerf          Image suivante
Dix cors brame dans les Pyrénées